Papifredo : les anciens sont toujours deter

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Papifredo, soit on connaît et on se dit “ah putain ouais !!”, soit on connaît pas, et du coup, il faut lire cet article.

Rappeur deter, issu de la bonne époque du rap français façon années 90, il a su rester présent et productif, tout en s’adaptant aux évolutions et mutations du rap FR. Jamais vendu au game, toujours total indé, il reste quoi qu’il arrive une valeur sûre pour ceux qui font preuve d’un minimum de goût et ne cèdent pas aux sirènes du son facile et easy listening.

Quoi ? Papifredo ça te dit rien ? Voilà une track qui passe dans la rotation, par exemple.

Retrospective

Honnêtement, quand je l’ai contacté pour dire “hey mec, j’vais taper une ptite chronique sur toi et ce que t’as produit”, il m’a direct envoyé la blinde d’infos. Et du coup, c’est pas de la flemme, mais je lui “laisse la parole”.

Grosso modo, voici les moments “marquants” :

1996: Guet-Apens
1998: Premier album solo: Gaze mon petit
2001: création du label Monblandem
2006: 2eme album solo: Les Premices
2010: creation du site papifredo
2015 : Papitrape tape

Mais voyons ceci plus en détail…

1985: c’est à l’âge de 12 ans que Papifredo ( Fredosty à l’époque) découvre le rap sur le terrain de la Chapelle où déjà officiaient les grands de l’époque. Graphes, scratches et B.boy attitude étaient de mise et le petit Fredo en était émerveillé, comme beaucoup de jeunes de l’époque.

1989: Fredo pose ses premieres rimes sur cassette.

1996: Guet-apens. Papifredo est officiellement reconnu comme rappeur freestyler en posant avec Joey Starr et Express D.

1997: gaze mon petit

Papifredo
Sur le label indépendant Artikal ( compil Police, Sexion Fu, schkoonkepooz), distribué par Night and day.
“Mon premier album solo.
J’étais super excité en quittant le groupe D.Abuz System. Je m’étais embrouillé juste avant de rentrer en studio pour l’Invincible Armada. Mon morceau était prêt ( “Habitant de la France”, finalement sorti sur Gaze mon petit). Je voulais voler de mes propres ailes, ma jeunesse et ma fougue m’étouffaient au sein du groupe, je voulais m’émanciper.
Mes grands potes de l’époque ont répondu présents pour m’épauler en solo: Popeye pour réaliser l’album, Jee l’tismé qui avait déjà un gros backup, le crew de Soul Choc qui me soutenait à mort ( bigup Prince d’arabee, Gilles, Junior Neka, dj Moon), Lionscot, qui pour l’occaz a posé sa voix pour la premiere fois (“elle est où???”).
Je ne pensais pas que ça ferait un classique. Je m’en suis rendu compte en 2004 quand j’ai monté le label Monblandem sur internet.
Longue vie au rap français!

2006: Les Prémices. 2ème album solo.

Papifredo

Réalisé en collaboration avec Matkil, un produit 100% indépendant sur mon propre label: Monblandem.
C’est Lman Lunick qui a trouvé ce néologisme (blanc démon). Les Prémices, c’est le vrai pouvoir de l’indépendance, la liberté de dire et de faire sans prendre en compte les intérêts vénaux des uns ou des autres, sans se faire financer par qui que ce soit.
La démarche était purement artistique.

Après m’être formé auprès de gens bien plus expérimentés que moi ( Abuz, Mista D, Express D, Rude Lion, Jee l’tismé, les gars du Secteur Ä – bigup Popeye), je me suis entouré de jeunes affamés de hiphop et déjà bien plus matures techniquement que moi à leur âge ( Matkil et la DF, Faraj, Dori Cappuccino, BIS prod). Rap, rap, rap, studio, freestyle jusqu’au bout de la nuit.

Je voulais en découdre, développer des thèmes classiques et engagés, partager mon expérience de vétéran ( déjà??!) et faire le pont avec la nouvelle génération.
Internet m’a fait prendre conscience que ma mission était de mettre mon rap au service des autres. Tout pour le Hiphop, tout pour la musique. Fuck le game.
Les Prémices sont la suite logique de “Gaze mon petit“.

2010: mixtape “Papifredo légitime, 10 titres inédits“.

Après les Prémices, je me suis posé pour faire mes sons à la maison. Grâce à Yenas Lacapsul’ j’ai pu acquérir une installation de base: une tour, cubase, une carte son, deux enceintes, un clavier midi, des plugs in, un mic et c’est parti!
Maintenant je ferai que du blandem. Je n’ai plus envie de sortir, je vais partager ma vibe avec ceux qui m’aiment, ceux avec qui je partage des valeurs artistiques communes. J’en ai marre des gens trop pressés de sortir ou de percer, capable de se mentir à eux-mêmes ou je ne sais quoi d’autre pour briller. J’aime faire du son l’esprit hiphop. Que Dieu me garde.

2015Papitraptape

Nouvelle époque, nouvelle ère, ça trap
salement. J’en reprends pour 10 ans!”

2018 – Tout ça Papifredo en parlera dans son nouvel album: La vie d’un blandem, dispo sur www.papifredo.com

Papifredo

La Vie d’un Blandem : parlons-en !

Et beh hop, je reprends la parole. Alors cet album, j’ai eu la chance de pouvoir un peu le saigner depuis quelques jours. Et franchement, sans cirage de pompes, c’est un TRES bon album. Et justement… il n’est pas réservé aux puristes.
Bon, déjà, ce qui saute aux yeux : y’a des feats dans tous les sens. Et ça tombe bien, les “invités” kickent bien proprement tout au long de l’album. Des fois, des feats, c’est un peu casse gueule, beh on peut dire aussi que ce point de l’album s’en sort carrément bien.

L’album en lui même contient 14 tracks.

Niveau prods / musical, on navigue entre ce que j’appellerais “de la trap mais pas trop”, des mélanges trap / old school, et des tracks vraiment à l’ancienne. On passe un peu par toutes les couleurs à ce niveau, mais l’ensemble se laisse carrément écouter avec plaisir. Les prods, quelque soit le style sont bonnes et vener, et on y sent une ptite rage (euphémisme, merci).

Niveau lyrics, c’est du vener. Mais du vener conscient et propre. On est carrément pas dans le cadre d’un rap qui se complaît dans la vulgarité (finalement, les lyrics sont maitrisés à ce niveau, ça cogne sans tomber dans le bas d’plafond) et les coupures / enchaînements dus aux feats coulent pépère, on a pas l’impression que des mecs arrivent là comme un keuf dans une manif, aka “mec, barre toi, tu niques tout”. L’ensemble tient carrément la route.

C’est un album putain de nerveux, mais dans le bon sens du terme. Pas de temps mort, des punchlines vener à tours de bras, des instrus qui te laissent pas reprendre ton souffle. Y’a des sons un peu plus peace que d’autres, mais on reste dans des trucs affirmés, et pas guimauve malgré tout, le tout soutenu par des lyrics qui te laissent pas le temps de te dire “tiens, j’vais faire une pause pour rouler un pilon”, que dalle, tu veux pas louper ne serait-ce que 10 secondes.

Donc ?

J’vais pas m’amuser à noter tel ou tel album, plutôt donner une impression générale, et bon, à la limite, pas besoin de le faire, ou alors faisons simple : cet album bute.

On y retrouve effectivement certains trucs un peu trap. Bon, moi, la trap, j’ai du mal. Alors déjà, y’en a pas tant que ça. Et de plus, c’est pas de la trap “contemporaine”. On sent le mec qui a gardé un pied dans les années 90, et on touche enfin ce que je validerais en tant qu’ “évolution du rap”, où là, effectivement, poser façon un peu trap est utile. Eh putain, j’aurais jamais cru dire ça un jour.

De ses propres paroles, il m’a raconté qu’à propos de cet album, on disait “c’est de la trap d’adultes”. Putain mais oui, voilà qui résume correctement.

Bon, allez, où est ce qu’on pecho un peu tout ça ?

Allez, j’fais le feignant, voilà un pti visu avec tous les moyens de retrouver ce que fait papifredo.

Papifredo

 


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